Petit jérémy : de la rencontre à la première partie de yannick Noah

UNE RENCONTRE :

Petit Jérémy et les grands c’est une aventure, une rencontre humaine et musicale. Il habite Millau et moi également. Il y a tout de même une petite génération entre nous, il a 23 ans j’en ai 40 ans. Cela signifie que lorsque j’arrive à Millau à 28 ans il a 11 ans !

Je l’entend la première fois aux voix de l’Aveyron : un concours de chant. Il a tout juste 17 ans. Ce jour là, j’accompagne un autre chanteur Liam Besombe. Jérémy rentre dans l’âge adulte avec l’envie de jouer, l’envie de chanter, l’envie de partager avec une détermination convaincante.

Porter par sa voix et ses convictions il pousse les portes. Il voit grand. Après son passage sur l’émission « the Voice » où il engrange une belle expérience mais aussi une certaine notoriété il décide d’embrayer directement afin de profiter de cette effervescence. Après plusieurs tentatives et quelques déboires, il décide de revenir au plus proche de ses valeurs et de s’entourer de musiciens avec qui il puisse les partager.

LES PREMIERS CONCERTS :

C’est ainsi que j’intègre son projet, Fiona est au violon, petit Jérémy guitare voix et composition, Thiate aux percussions. La mayonnaise ne tarde pas à prendre et dès la première représentation on sent une belle énergie.

On travaille, on répète, on discute, on essaye : la vie d’un groupe.

Tout se passe assez vite, dès le deuxième concert on se retrouve à Roquefort devant un bon millier de personnes. On est en 2023.

En chemin Thiate, notre percussionniste, repart pour d’autres horizons et rapidement on intègre Louis dans le quartet pour la saison 2024 qui arrive !

UNE PREMIÈRE TOURNÉE :

On commence à trouver quelques dates en local. Ce premier été en mode tournée nous a permis de consolider notre jeux en scène. En chemin nous avons embarqué Tanguy un jeune sonorisateur Toulousain avide de partir voir du pays. C’est une sacrée recrue. On joue, il gère le son. Et ça c’est un métier.

Rapidement nous arrivons à la fin août, un événement de très garde envergure se prépare à Millau les 20 ans du viaduc. Yannick Noah est programmé. Petit Jérémy tente le coup, il contacte Mme la Maire, la boite de production et Bingo, le service événementiel de la ville le recontacte pour caler cette première partie.

LES 20 ANS DU VIADUC :

A l’annonce de cette nouvelle, c’est une excitation pleine d’inquiétude qui s’empare de nous. Nous sommes à un mois de l’événement. Le calendrier se cale idéalement : le week-end précédent nous avons 2 concerts de programmés : le festival « des sites et des sons » et un concert au centre social de Malhourtet. Cela nous permet d’affiner notre set-list et de prendre encore un peu d’expérience en scène avant de se retrouver percher sur celle des 20 ans.

Le mardi précédent l’événement nous affinons les détails : on se confirme les structures des morceaux, on envisage l’entrée sur scène, la sortie. Puis arrive le jour J.

A vélo, comme d’habitude, je m’approche de la scène, et elle est bien plus haute que moi. La voir de prêt me fait réaliser à quel point elle est énorme. Nous jouons sur le site de la Maladrerie à Millau en bordure du Tarn. Ce site je le connais bien, j’y ai travaillé pendant 8 ans comme éducateur sportif en charge du kayak pour la ville de Millau. D’ailleurs, j’y croise mes anciens compagnons de travail !

Après une réorganisation du planning qui repousse l’heure des balances et qui augmente encore un peu notre pression on monte enfin sur scène. Ouah ! la vue est incroyable dans le fond on voit toute la vallée de la Dourbie, sur la gauche trône fièrement notre montagne locale la Pouncho.

Sur scène deux personnes s’occupent de nos retours, alors que Tanguy posté à la régie gère le son de la façade. Tout est démesuré, le nombre d’enceintes, la taille des projecteurs, le nombre de personne qui s’affaire. On commence à prendre possession des lieux, à se familiariser avec le placement et on essaye de se mettre en confiance en prenant soin de régler tous les détails possibles.

Fin des balances de nouveau l’attente, on rencontre les jumeaux qui viennent spontanément discuter avec nous. Les jumeaux joueront deux chansons juste avant nous. Cette rencontre est la bienvenue. Ils sont tranquilles et joyeux. Ils nous communique leur plaisir d’être sur cette scène. Nous avons un petit regret celui de n’avoir pas pu croiser Yannick pour échanger un petit mot.

ENFIN SUR SCÈNE :

Arrive notre tour, je suis le premier à monter sur scène. Seul, je m’installe sur le tabouret (emprunté le jour même au bar le « tout va bien ») et j’attaque une introduction à l’accordéon. Le temps est suspendu, toute la vallée est baignée par la lumière du couché de soleil, devant moi 10 000 personnes. Petit Jérémy, Fiona et Louis me rejoigne très vite. Le concert commence !

On est bien, on sait ce que l’on doit faire et on le fait. Pour ma part j’essaye de me concentrer sur la musique tout en essayant de partager avec le groupe mais aussi de vivre cet instant. Si je suis ici c’est que c’est comme ça et quitte à y être et bien vivons ce moment pleinement. Tout est finalement assez fluide et naturel.

De temps en temps je lève les yeux je regarde la foule. Il y a un petit côté vertigineux. Il y a de quoi perdre le fil du concert mais finalement, on était plutôt prêt pour cette aventure et un brin de confiance s’est installée. Le public nous a réservé un accueil incroyable et au fil des morceaux avons pu sentir qu’ensemble nous vivions un moment exceptionnel.

Fiona au violon avait quelques passages engagées où elle lance seule des riffs irlandais. Elle a su gérer le stress et emmener le public. Louis aux percussions a offert toute son énergie et son groove pour faire danser la foule quant à Petit Jérémy il nous a offert ce magnifique cadeau et il a su faire vibrer ses cordes et véhiculer toute l’émotion nécessaire à faire chavirer le public.

La fin du concert est un peu précipité, nous ne pouvons pas faire le dernier morceau et nous quittons le public sur la composition : « la voix des chants » et finalement c’était un très bon choix. Nous n’avons pas eu le temps de remercier l’ensemble des acteurs.

On sort de scène et là on se dit que nous l’avons fait. Quelle émotion ! Un moment magique. Je repense souvent au chemin parcouru, de ma première note de musique à un concert comme celui-ci. 17 ans les séparent !

Pour conclure ce fut une expérience incroyable. Elle vient s’additionner à toutes les autres belles surprises que nous réserve la musique des plus humbles au plus grande.